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BAMBII

Productrice et DJ basée à Toronto, BAMBII crée une musique électronique luxuriante et exubérante, à la fois futuriste et immersive, mais aussi viscérale, qui résonne avec les battements du cœur et ancre dans la réalité physique.

Son nouvel EP Infinity Club (sorti le 4 août) explore les tensions entre l’instantané et le conceptuel. C’est une célébration du chez-soi et du sentiment d’appartenance—non seulement comme lieux physiques, comme la piste de danse ou la Jamaïque, terre natale de sa famille à laquelle elle rend hommage via le dancehall, mais aussi comme un état d’esprit.

Pour BAMBII, le club est littéralement un foyer. Elle organise JERK, une soirée très populaire à Toronto qui met en lumière les artistes de la diaspora caribéenne—et propose du poulet jerk gratuit. “Je me nourris énormément des gens autour de moi, que je les connaisse ou non,” dit-elle. “La communauté et une bonne soirée, ça me nourrit vraiment.”

Infinity Club prend vie sur le dancefloor. Du beat puissant de “Body” aux samples dancehall distordus de “One Touch,” ces morceaux évoquent l’euphorie partagée. “La musique dans l’espace public crée une intimité entre nous,” ajoute-t-elle. “C’est une des dernières choses qui transgresse encore les règles sociales malgré le capitalisme.”

Le “club infini” est aussi un concept. Lors du processus créatif, BAMBII a imaginé une vieille femme se préparant pour sortir ; une fois dans le club, elle redevient jeune. C’est un espace fictif où l’on devient la version idéalisée de soi. “Je veux capter ce moment où la réalité bascule, où on se sent euphorique, vrai, simple. Ces instants sont courts, mais réels.”

BAMBII a commencé à mixer à 23 ans, jouant rapidement dans tous les clubs de Toronto et tournant en Europe aux côtés d’artistes comme Mykki Blanco. Confrontée aux hiérarchies implicites de la scène électronique (où le techno et l’EDM, genres dominés par des artistes blancs, sont favorisés au détriment du footwork ou du jersey), elle a ressenti le besoin de briser les cadres. Trop souvent, on lui demandait de parler de son identité plutôt que de son art.

Elle s’est alors tournée vers des collaborations transversales, explorant la fluidité et le potentiel de l’expérimentation musicale. Élevée au son du reggae, du jazz, de la house, de musiques Bollywood dans son quartier caribéen-sud-asiatique, et du punk au lycée, BAMBII intègre tout cela dans une musique éclatée : hyperpop, garage UK, drum’n’bass, jungle, R&B…

Elle collabore avec des artistes qui repoussent les limites : elle a notamment produit “On The Run” sur Raven, le deuxième album contemplatif de Kelela. Sur Infinity Club, elle met en valeur ses invité·es : la voix vaporeuse d’Aluna illumine “Hooked,” la versatilité de Sydanie électrise son interlude, et “Wicked Gyal” fusionne les flows dancehall de Lady Lykez avec des rythmes garage lumineux.

Le dancehall est omniprésent. Les racines jamaïcaines de BAMBII nourrissent son travail. “La musique caribéenne a influencé le monde entier, mais on cherche à effacer cette histoire. Aujourd’hui, les artistes noir·es qui en jouent sont vus comme des exceptions—alors qu’ils sont à l’origine du mouvement.”

Si ce projet célèbre la piste de danse comme lieu collectif, il parle aussi de liberté individuelle. BAMBII refuse les cases rigides, elle crée un espace à son image : un chez-soi comme rêve, ambition, et invitation.

Provenance
Canada
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